D'accord avec Patrice de Plunkett : « Le pays est à droite » et la droite a voté Macron
Un billet de Patrice de Plunkett
Il y a certains sujets sur lesquels nous ne sommes pas toujours - ni même souvent - d'accord avec Patrice de Plunkett. Sur la description qu'il donne ici de la droite parlementaire et électorale, il se trouve que nous partageons son analyse critique et excellemment exposée. LFAR
L'abstentionnisme est majoritaire mais « le pays est à droite » (disent les politologues), et le raz-de-marée s'est produit. Il ébranle jusqu'à des bastions LR comme les Hauts-de-Seine, Paris-XVIe, Chantilly etc. Comme on l'avait dit après le second tour de la présidentielle, la jeune bourgeoisie de droite - bénie par la vieille - est passée en bloc au macronisme.
Le macronisme a phagocyté aussi d'autres milieux (ceux qui ne se sont pas abstenus par résignation). Mais rien d'étonnant à ce qu'il avale la bourgeoisie de droite : la politique économique et sociale annoncée par M. Macron sera, en moins balourd mais en plus radical, celle que prônait M. Fillon ; pour s'en rendre compte il n'y a qu'à voir l'embarras des candidats LR.
La droite survivante entrera dans un enfer : rester entre gens qui ne se supportent plus. Quoi de commun entre les amis de M. Solère, libéraux macrophiles, et ceux de M. Wauquiez, libéraux trumpisants ? Mais LR est abandonné par des électeurs macronisés ; ses élus rescapés seront condamnés à cohabiter en groupe parlementaire. Du moins dans un premier temps... Ensuite on verra. Les LR macrophiles rêvent à un effritement de l'énorme majorité REM, qui leur permettrait de se proposer comme supplétifs à M. Macron. Les LR trumpisants rêvent de créer un Tea Party gaulois avec la moitié marionniste du FN.
A suivre ! Pour l'instant, on se permet de sourire devant les retournements de veste. Dans cette bourgeoisie de droite à sincérités successives, en janvier on nous disait de nous taire et de fléchir le genou devant M. Fillon, saint et martyr. En avril on nous annonçait que Mme Le Pen allait "faire encore plus de voix que prévu". En juin on nous déclare que le triomphe de M. Macron était écrit dans les étoiles. C'est la dynamique du bourgeois perpétuel : «On ne va jamais plus loin que lorsqu'on ne sait pas où l'on va, a dit un homme politique célèbre. » (Henry Monnier, Grandeur et décadence de M. Joseph Prudhomme, 1852). •
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